Communication « Le directeur est le premier porte-parole de l'entreprise »

Tous les trois ans depuis 2008, le Syrpa, association qui regroupe des professionnels de la communication en agriculture, réalise une enquête sur ses métiers. A l'occasion de la présentation des résultats, le 7 avril à Paris, trois directeurs généraux, Thierry Blandinières chez InVivo, Jacques Mathieu chez Arvalis, et Eric Gelpe chez Groupama Val de Loire, étaient invités à s'exprimer sur leur vision de la communication.« Se saisir de l'actualité pour valoriser l'entreprise »Le directeur général d'InVivo a évoqué l'importance de la communication pour « rendre lisible et visible le plan stratégique », avec différentes cibles : les coopératives adhérentes, et les salariés en France et à l'international. « Qu'est-ce que vont sinon comprendre les salariés brésiliens au plan stratégique ? », s'est interrogé Thierry Blandinières, qui appuie sur le fait « qu'il faut se saisir de l'actualité pour valoriser l'entreprise. [...] Il faut être dans le débat, dans l'actualité pour faire passer les bons messages ».Le cas Greenpeace : ne pas réagir, construireLa communication, c'est aussi son affaire. « Le directeur général est le premier porte-parole de l'entreprise, avec le président selon la gouvernance. Il doit s'exposer. » Thierry Blandinières a rappelé l'action de Greenpeace en mai 2015, qui avait manifesté devant le siège d'InVivo avec des banderoles « Philippe Mangin, Thierry Blandinières, empoisonneurs ». Que faire ? « On ne réagit pas, on construit. Sur le moment on n'a pas pris la parole. Il faut la prendre à un moment positif .» L'ONG a aussi été attaquée en diffamation.Professionnalisation et spécialisation des communicantsQuant à l'enquête du Syrpa, menée auprès de 253 répondants (25 % de l'échantillon travaille dans des coopératives ou négoces) du 17 février au 16 mars 2016, elle montre notamment une professionnalisation de la fonction, avec un temps consacré à la communication qui progresse de 55 % à 64 % en trois ans, et une spécialisation, avec un partage de la communication avec d'autres fonctions, moins fréquent. La communication corporate progresse, même si la communication produits/services reste prédominante.

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Parité, mais inégalités salarialesLa proportion de femmes a aujourd'hui atteint la parité (50 % contre 43 % en 2013). Mais la différence de salaire moyen entre hommes et femmes reste importante : elle atteint 19 000 euros en moyenne, et s'aggrave même (18 000 euros en 2013).« Cela peut s'expliquer par le fait que les femmes sont plus jeunes de cinq ans, qu'elles n'accèdent pas encore aux fonctions de direction et qu'elles sont souvent dans des structures plus petites », fait part Pierre Marin, directeur d'Iddem, qui a réalisé l'enquête. Au global, le salaire brut annuel moyen est de 52 800 euros.

Marion Coisne